Paysages oniriques
Ces lignes qui bouleversent mes souvenirs et surtout mes oublis, me font tracer des réminiscences d’un passé qui a laissé ses marques dans mon subconscient. Geste automatique, geste silencieux, lent, rapide, bref, geste qui me fait voyager subrepticement, lors de moment de banalité, du presque rien du quotidien.
Je m’aperçois des ces mêmes lignes, de ces mêmes traits, de ces mêmes traces, que je juge insignifiants mais qui font partie d’un passé et d’un avenir. Un monde intérieur qui trouve une forme plastique à travers ma main, à travers un horizon, un point de fuite qui m’est propre. Une ombre d’image, un souvenir fantôme : dessiner, écrire, gribouiller, pour tromper le temps, tromper le moment, chaque jour, pour laisser s'exprimer l’inconscient.
Flottement de l’instant. Vagabondage de l’esprit. Errance de la main. Souvenirs ensevelis. Souvenirs inaccessibles.
Ma vérité réside dans l’ailleurs des paysages de l’absence, des paysages de l’instant, des paysages que j’ai perdus, que j’ai retrouvés, que j’imagine à nouveau.
Un horizon mouvant, présent, instable, confiant et sérieux. 
Réminiscences éphémères et graphiques d’une vie oubliée, à travers la traduction de ses montagnes nigériennes, de ce sol, sec, aride, rouge. Un horizon transgénérationnel qui se traduit graphiquement.
Le noir, la condition de mes états d’âme.
Qu’il soit profond ou en demi ton, cette couleur est le berceau de mon espoir, de mon introspection, un berceau où je ressens des sentiments de peines et de joies.
Ce noir m'autorise à m’y perdre et à m’y retrouver, comme dans la nuit où tout est calme, où la paix de mon esprit grandit.
Introspection, créativité et imaginaire, du noir jaillit la lumière et éclaire les âmes, un cheminement du noir profond, en passant par le gris jusqu’à la transparence de l’eau.
Mon état d’âme atmosphérique est changeant comme la météo :  du vent, des nuages, de la tempête, jaillit le soleil qui nous éclaire et nous guide.
L’encre de Chine, épaisse et intensément noire que j’utilise, me permet selon la dilution dans l’eau que j’opère, de faire varier la représentation de mes humeurs. Je joue sur l’intensité du noir, sur les gris, sur le grain du papier et sur la matière créée avec l’humidité.
Des tâches, des mouvements, des concentrations, des lignes se dessinent, comme ce visage dépourvu de détails, qui nous permet de nous concentrer sur nos ressentis intérieurs.
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