Mon balcon, espace intime et médiateur
Mon balcon, espace intime et médiateur
Pour cette production vidéo, ma démarche s’est concentrée sur l’espace de mon balcon, qui représente pour moi un interstice entre mon habitat (intime) et un extérieur, certes privé, mais visible. Je mets en avant les déplacements de mon corps, dans cet espace, tournés vers mon intime ou vers l’extérieur.
Cet espace attaché à l’habitat permet une respiration et une certaine expression individuelle (recréer un jardin, étendre son linge, lire, manger, boire, profiter de la vue, balancer des objets oubliés à quelqu’un… ).
« Sortir » sur mon balcon est pour moi une expérience sensible « transitoire » : je passe d'une porte à un espace, qui me permet d’être à l’extérieur sans réserve, sans avoir tout à fait à porter mon masque social, à me présenter et me représenter, tout en n’occultant pas la pudeur dont on doit faire preuve sur un balcon. J’évolue dans cette espace intime du balcon, régulièrement soumis aux regards mitoyens, spectateurs, parfois voyeurs, mais que j’investis petit à petit par des objets, des plantes et par la mesure de mon corps.
Je traverse un espace physique dans lequel je suis à la fois « artiste » et spectatrice d’un environnement, mettant à l’épreuve la perception spatio-temporelle, comme Bruce Nauman a pu le faire ou à l’instar de Louise Bourgeois et ses Cells, j’investis ce balcon d’une certaine charge émotionnelle : un espace pas tout à fait intime et pas tout à fait public.